Etude de l'oeuvre de Goya exposée au musée Le Cateau
Cette œuvre de Goya est superbe et tout à fait intéressante à explorer :
La composition et les couleurs sont d’une rare justesse. Tout est exprimé, les sentiments, l’harmonie des couleurs et la composition sont en équilibre.
La lettre est blanche elle est le point central de l’œuvre. La composition est bâtie sur la forme classique de la pyramide, le point le plus élevé est le haut de l’ombrelle. La foule en deuxième plan à droite et à gauche des personnages forment la base de la pyramide et sont comme une respiration d’un animal ou le bruit en sourdine des vagues de la mer, quelque chose de présent mais lointain ; ils sont nécessaires pour contraster les acteurs principaux du tableau.
Le noir de la robe est tempéré par la mantille noire et blanche du personnage central et le petit chien noir et blanc fait un contrepoids au blanc du corsage qui est reprit avec un ton plus assourdi par les murs de la ville en arrière-plan qui sont dans une autre gamme de blanc légèrement ocre.
Le personnage principal c’est le rose, cette ombrelle rose est comme une fleur de paradis, quelque chose d’unique. Toutes les nuances sont traitées avec génie. Le haut de l’ombrelle est très pâle comme le rose des joues de la femme lisant la lettre. Ce même rose se voit en diagonal dans le ciel, il est en ton rompu au-dessus de la ville et derrière les têtes des deux femmes qui les enveloppe dans un brouillard tiède. On trouve ce même rose avec de l’ocre dans le sol et dans le creux de l’ombrelle cela crée une harmonie sans rupture de ton mais donne un sentiment de continuité. Les passages d’une couleur à une autre sont faits de mains de maître, il est très difficile de passer du rose au bleu du ciel, ces passages sont fait d’un peu de gris, ils sont en ton rompu derrière le blanc de la ville. On retrouve ce blanc de la ville dans le corsage de la jeune femme, le noir de la robe paraîtrait étranger sans le chien noir et blanc. Le rose des joues décrivent l’émotion de la jeune femme qui lie la lettre.
C’est un plaisir vif de découvrir cette harmonie de couleur et la justesse de cette œuvre.
